vendredi 16 février 2018

Quelques pistes de réflexion...



Je n’ai aucune réponse… à aucune question.
Les questions qui ont des réponses me sont suspectes.





Apprendre à jongler avec les angles d’approche.
Nulle autre solution qu’en la souplesse d’esprit.





On n’est pas. On DEVIENT.





De toute façon, on ne peut se sentir pleinement vivant que dans l’instant t, et à l’endroit où nous sommes. Et encore…cet instant n’est que mouvement, que courant d’air hâtif.





Il ne faut jamais présenter nos connaissances comme acquises. Le monde est non seulement un « puzzle » gigantesque, mais un « puzzle » très, très complexe. Tout ce que nous savons du monde (et de nous-mêmes) par la science peut, à tout moment, se modifier, voire se voir réfuté, contredit, voire demeurer dans un état désespérément ambigu. En matière de connaissance, assez peu de choses peuvent être considérées comme sûres, définitives. C’est déjà beau que notre esprit, à l’aide de nos mathématiques, soit parvenu à sortir de l’ombre un certain nombre de lois cosmiques valant pour l’ensemble de notre Univers (gravitation, théorie de la relativité, lois de la thermodynamique et théorie du chaos, mécanique quantique, théorie de l’information…).





Chaque proposition, chaque postulat a sa part solide, convaincante. Ce qui ne l’empêche pas de posséder aussi une part propice au doute.





Communiquer d’humain à humain, c’est ardu. Chacun a ses réactions, ses attentes, ses codes, ses priorités, ses goûts, ses détours mentaux ; pour parler bref, Chacun a son propre fonctionnement que, de surcroît, la vie sociale complexe (qui est, elle aussi, le propre de l’Homme) oblige la plupart du temps à masquer, à filtrer ou à travestir (de façon inconsciente ou consciente). L’Homme est indirect, menteur, manipulateur le cas échéant, c’est dans sa nature profonde. Il ne se contente d’ailleurs pas de cacher ou de mentir, il invente. L’invention, en tous domaines, ne compte-t-elle pas parmi ses spécificités les plus remarquables ? Il cherchera donc, souvent, à se faire passer pour ce qu’il n’est pas ; à fabuler, à affabuler, à la fois pour se donner plus de valeur à ses propres yeux (pour se convaincre que son moi, son existence en « valent la peine ») et dans le but d’impressionner favorablement ses « pareils ». Les malentendus, les déceptions sont par conséquent forcément au rendez-vous.
Tous ces faits ne peuvent, hélas, qu’entretenir, entre les êtres humains normalement intelligents, une certaine méfiance.





La différence donne toujours lieu à des visions stéréotypées, réductrices, abruptement généralisatrices. Exemple : la vision misogyne (et millénaire) fort limitée que les hommes se font des femmes (mamans/putains/sorcières/mystères) ; les visions tout aussi caricaturales dans lesquelles toutes les cultures enferment systématiquement  chaque peuple qui n’est pas le leur (y compris quand il a des manières de vivre relativement proches).





Les violences, les souffrances, les brimades que les femmes ont enduré durant des millénaires du fait de la « supériorité » de leurs mâles au plan de la force physique et du fait des autres périls, d’ordre physiologique (dangers liés aux grossesses, aux innombrables décès en couches et post-partum) qu’elles encouraient ont eu sur elles un effet intimidant radical dont le fameux « masochisme » est, on peut le supposer, l’une des résultantes.
Vouées à la souffrance, à la dépendance, à la peur et à la frustration, les femmes se sont « adaptées » en apprenant, dans certains cas, à les aimer, à les intégrer à leur vision même de leur destin propre.
De là dérive sans doute (du moins pour une part) leur attirance, que l’on signale fréquemment, pour les « bad boys » à aura de danger et pour les « hommes forts ».
La domination masculine, souvent brutale, leur a appris à ne pas s’aimer elles-mêmes et à admirer démesurément, à côté de cela, l’autre sexe (quelques puissent être ses faiblesses, ses failles).
Les féministes, en la misogynie des femmes, ont un adversaire de taille. Peut-être même, aujourd’hui (à tout le moins dans les régions du monde où on laisse une place, une voix au féminisme) est-ce leur adversaire principal.





Ce que les psychologues désignent souvent par l’appellation « attrait » (ou effet « aphrodisiaque ») de l’interdit – ou, dit autrement, « syndrome de Roméo et Juliette » joue, me semble-t-il, un rôle passablement considérable dans nombre de liaisons passagères et d’unions entre deux membres d’ethnies aux caractères physiques très différents. On peut noter, en particulier, que des phénomènes douloureux s’il en est comme l’esclavage, la colonisation et les forts préjugés à type raciste liés au complexe de supériorité des Européens ont vigoureusement contribué, en élevant la femme européenne au statut d’idole, de parangon de la séduction féminine, à entretenir chez l’homme négro-africain une véritable obsession (transgressive et malsaine, car d’ordre névrotique) de la copulation avec une partenaire « Blanche » ou, à défaut, de coloration claire.





Quel est le rapport entre ce qui est et l’abstraction mathématique ?
A l’heure où les équations et les modélisations informatiques envahissent de plus en plus, avec succès, le champ de la biologie (voir, pour plus de détails, le passionnant ouvrage de Ian STEWART, « LES MATHEMATIQUES DU VIVANT – OU LA CLEF DES MYSTERES DE L’EXISTENCE », Flammarion, 2011), la question, devient, à ce qu’il me paraît, de plus en plus interpellante.
La mathématique serait-elle l’implicite de tout ce qui existe à l’intérieur de notre univers matériel, confirmant ainsi, d’une certaine façon, la vieille idée platonicienne ? Cela peut-il, de quelque façon, apporter « de l’eau au moulin » à une quelconque thèse d’ « intelligent design » ?





Comment arriver à ce que les esprits, enfin, se « décolonisent » ?





L’hédonisme moderne pousse fortement à « chosifier » l’être humain (dans la mesure où, dans un monde que l’on ne sait plus envisager que sous l’angle,  sur le critère du plaisir personnel et immédiat de préférence, l’on en arrive à ne plus voir en lui qu’une source (ou une non- source, par définition « répulsive »), un objet (ou un non- objet, par définition « répulsif ») de désir et de plaisir parmi tant d’autres).





L’absurdité de l’existence ? Est-ce un ressenti ? Une réalité ? Ne pourrait-on pas poser la même question à propos de son sens, de sa plénitude ?
Il y a tant d’ambiguïté, d’indécidable au sein du monde. Ne serait-ce qu’entre notre perception, notre ressenti et la nature profonde des choses (sans parler DES natures plus ou moins profondes de chaque chose).





L’Homme ferait n’importe quoi pour se simplifier la vie. Il regimbe à « penser la complexité », sans doute parce que, pour lui, cela n’est pas vraiment naturel, ni facile.
C’est peut-être ça qui l’amène à se concentrer sur des idées fixes à œillères, qui deviennent facilement exclusives, ramènent tout à elles et, elles-mêmes, l’entraînent souvent – de par leur nature même -  sur la pente néfaste de l’excès. Son cerveau, qui aime tant faire le tri des informations pertinentes, est mal à l’aise avec la nuance, l’ambiguïté, l’incertitude, l’éventail immense des possibilités, les causes multifactorielles des événements et des évolutions de toutes sortes.
Il devrait employer plus souvent la prudente expression « en un certain sens ».





Les psys d’obédience psychanalytique défendent le gauchissement des liens familiaux. Peut-être parce que la solitude est un de leurs grands fonds de commerce.
Ils se prétendent « scientifiques », mais, comme par hasard, leurs « attitudes thérapeutiques » collent très, très, très près au fonctionnement d’un certain type de société (hyper-individualiste, hyper-« libertaire », atomisée selon les vœux du capitalisme et de la « modernité » contemporains), et à celui-là seul.
Une fois de plus, le rôle de « gardien de l’ordre social » dévolu à  cette science loin d’être exacte qu’est la psychiatrie apparait au grand jour.
Pour moi, je ne lui accorde ma confiance que jusqu’à un certain point.





Ce n’est pas parce qu’il n’est pas accessible à notre perception de façon concrète, directe que l’avenir, notre avenir n’est pas déjà pleinement formé. Qui peut savoir ?





Le présent est au confluent du passé et de l’avenir. C’est le nœud, le point d’intersection mobile, fragile, fugace qui marque leur rencontre.





Derrière les choses se cachent toujours d’autres choses. D’abord, l’hésitation des choses à exister.





Oui, l’esclavage et l’engagisme furent des déportations, des déplacements forcés (par la brutalité coloniale dominatrice européenne). Oui, les Amérindiens ont connu une Shoah bien avant la lettre. Oui, la colonisation a été, pour celles et ceux qu’elle a touchés du XVIe  au XXe siècles, un traumatisme, encore inscrit, de façon consciente ou non, à l’intérieur de la « chair-mémoire » de leurs descendants, dont je fais partie.
A présent, j’en suis à me demander si, en ma mère, ce n’était pas l’esclave noir, malgache ou pondichérien ou la « bâtarde » métisse violée par la planteur Blanc plein de superbe qui tremblait encore.





Si les gens ont tant de mal à comprendre véritablement ce qu’est la condition métisse (souvent si difficile), c’est pour une bonne part parce que toute complexité les met mal à l’aise. Nous constituons une « menace » contre les identités ethniques fortes, quelles qu’elles soient et, plus spécifiquement, dans le contexte de la domination planétaire européenne d’origine coloniale, nous sommes soit considérés comme des sortes de « traîtres » européanisés doublés d’objets d’envie, soit comme des objets de suspicion qu’il faut « assimiler » (« blanchir ») à tout prix pour les soustraire à la tentation de se tourner vers « l’autre bord ».
Mais, dans tout ça, qui se préoccupe vraiment de nous, de ce que nous sommes ?




P. Laranco.























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