jeudi 11 janvier 2018

LES MYSTIFIÉS du Belge CEEJAY.


En ce monde où l'homme mesure sa grandeur à l'humiliation des femmes à l'assassinat d'enfants, à l'oubli des parents vieillissants, où le vivre importe par sa longueur quand il faudrait enrichir sa largeur. Quand tout bascule dans l'inconcevable et que la vie se prend comme on fauche l'herbe des bermes d'autoroute, en ce monde les mots cherchent leur tanière.

Dans l'exil permanent à la recherche d'un coin de terre hors de la démence.
Les marées hautes étalent le genre humain que les marées basses vont réingérer.
Tournoient les corps aux caprices des courants, échauffés au gulf-stream, disparus, par le maelström emportés et finalement au repos sur les grands fonds.

Le vent lacère en lambeaux les nuages bas sur l'horizon blafard. L'innommé bouillonnement des brumes océanes dans ses nasses en tourbillon entraîne nos semblables.
Ne reste qu'un paradis incendié et sanglant.
Rien n'est plus irrégulier que d'être, nous sommes assassinés par un trop plein de réel !

De l'effroyable sommeil défilent les impassibles images impossibles à réprimer qui nous poursuivent dans la veille des pensées en boules
Les étoiles stridulent comme les grillons dans le mutisme du cerveau. En discordance avec le monde,
libérés de tous liens nous faisons notre chemin à la guise des possibles.

Dans les premières heures du jour, quand s'exhale le frais parfum de la terre, commence le concert crépusculaire des merles qui s'émerveillent des beautés du monde nous rappelant la véritable humanité. Le chant des peupliers répond à celui des trembles perdus dans un océan d'images de champs couverts du rouge des coquelicots disparus.

Train glacial peuplé de quelques fantômes qui dorment dans des poses de pantins secoués par les lancinantes saccades des jointures du rail. Les mystères ineffables de leurs songes resteront prisonniers de la ferraille, de la moleskine des sièges, des portes glissantes qui se referment d'elles-mêmes. Dans la nuit le convoi file, s'oriente se fiant aux étoiles, avec dans son GPS la carte du ciel.

Il n'y a de pays que pour faire exister les hauts murs des frontières où viennent se fracasser les peuples apatrides. La violence est devenue invincible, le corps n'est plus qu'un véhicule emprunté et les douleurs de l'âme engourdie sont comme de vagues peines de cœur. Les vies sont faites de bouts de chemins avec les uns, avec les autres où nous sommes les mystifiés.

Assis comme la montagne, assiégés par les vents et la mer, la pluie, le froid ou la chaleur et le soleil de plomb nous restons immuables quelles que soient les pensées ou les émotions non à la recherche de dieu mais attendant notre résurrection dans l'exploration de la spiritualité.
Revoilà le temps des martyres !









CEEJAY.





©







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire