dimanche 10 décembre 2017

Un texte en prose poétique de l'haïtien Peter CÉNAS.



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Alors qu’au coin de l’œil gauche du ciel, la journée s’apprête à replier complètement son parapluie, le soleil, en s’en allant la tête plongée entre ses mains, laisse traîner un pied rougeâtre sur la mer de Marigo. Ce décor féerique, presque incroyable, rend à lui seul un culte fabuleux au grand artiste de la planète. Et par delà les nuages, autour du cou des mornes, une poignée d’étoiles, timidement, défile telle une longue queue de bougies renversées sur la camisole d'un gris de cendre du ciel.
Toute la zone semble morte de fatigue.
Pas un bruit d’ortolan. Un soupir. Une stridulation. L'instant présent dort à point fermé dans le fourreau des nuages.
À ces heures de pleine plénitude. De calme. De silence et de solitude apparente, les jacméliens aiment tous avoir la tête tournée vers la mer.

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Peter CÉNAS
In Les insomnies de mon âme.




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