mardi 21 novembre 2017

Un poème de Patricia LARANCO (Moris/France), LA PENDULE.




J'ai confiance en la pendule
et en sa trotteuse qui court,
en son imperturbable son
mécanique et coronarien.
Indifférente aux jours, aux nuits
elle pointe ses angles aigus
toujours tournés vers son nombril,
dessinant
parts de gâteau rond.
De temps à autre, je l'épie
attentive de longs moments
à sa présence sur mon mur
et à son rythme, si discrets,
je me dis "elle est toujours là".



Que ce soit par temps d'insomnie
dans la nocturne profondeur
ou lorsque monte peu à peu
la promesse d'un lendemain;
que ce soit en le cours douillet,
fauvâtre de l'après-midi
ou encore par un matin
frais et net qui vitrifie tout
elle ne fait jamais défaut
un peu
comme si elle était
mon compagnon secret, l'écho -
criquet complice de mon cœur.
Et tant pis si elle ne fait
qu'imaginer dompter le Temps,
j'aime la régularité
de ses tours
entêtée,
broyeuse
tout comme l'immobilité
de son disque-œil fardé de noir.















Patricia Laranco.







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