jeudi 6 juillet 2017

Des réflexions (sur tout et rien).

Non, la religiosité (ou la religion) n'ont pas la "superstition" pour origine. Elles sont nées de l'intuition de dimensions qui nous dépassent. Elles sont nées de la conscience que, derrière le monde, se dissimule un profond mystère, qui demeurera indépassable; de nos limites qui, sans cesse, doivent nous ramener à l'humilité.
C'est en ce sens que, dans mon optique, toute forme de religiosité ou de religion a éminemment droit au respect.
D'un certain point de vue, les ricanements du "Siècle des Lumière" me paraissent abusifs.
Je crois en la religiosité.
Comme je crois en la science et en la poésie.





Les humains passent leur temps à s'entre-accuser d'hypocrisie, alors que l'hypocrisie (même si l'on lui confère d'autres noms, tels que "diplomatie", "politesse", "tact" par exemple) fait partie de leur nature profonde ou, en tous les cas, de leur éducation la plus basique. Imaginez une société telle que toute société humaine où l'on se mettrait à dire et/ou à montrer aux autres tout ce que l'on ressent !
L'hypocrisie suprême ne consiste-telle pas, justement, à condamner l'hypocrisie ?






Au fond, l’on s’étonne peut-être du monde parce que l’on est stupide.





L’opacité des êtres est un mur insondable. Elle est liée à la complexité, à la « mosaïque » du cerveau humain. Comme aux masques, aux herses que nous impose notre mode de vie, hyper social.





L’une des choses les plus chères aux privilégiés ?
La bonne conscience.





Les gens ne savent pas ce qu’ils veulent parce qu’ils ont tous (plus ou moins) en eux des personnalités multiples (lesquelles dialoguent et, quelquefois, ne tombent pas d’accord).





Les mots abritent toujours une part muette.





Ce qui rend les Hommes prêts à tout (et à écouter n’importe qui), c’est la non satisfaction de leurs besoins les plus basiques. Cela, évidemment, aucune élite (même pleine de bonnes intentions) ne peut réellement le comprendre et là est souvent le motif de plus d’une catastrophe (notamment, depuis la fin du XVIIIe siècle).





Qu’est-ce qui, chez l’Homme, se révolte contre la mort, laquelle est inévitable ?
Ce sont l’attachement aux sensations et l’ego (la conscience de soi).
Conclusion : pour que la mort (inévitable) ne soit pas vécue comme une terrible souffrance, peut-être faut-il que ces derniers se dissolvent ou, à tout le moins, rétrécissent.





Délivrer les populations non-européennes ou même sangs-mêlés de leur immense sentiment d’infériorité face à l’écrasant complexe de supériorité développé par l’Europe (depuis le XVIe siècle, mais surtout depuis la Révolution industrielle), cela consiste aussi à mettre à contribution l’Histoire, voire l’archéologie en réveillant le souvenir de civilisations qui furent brillantes, souvent déterminantes dans l’évolution de l’humanité : le Proche-Orient néolithique et antique (Croissant fertile, Mésopotamie, Egypte pharaonique, ancienne Perse), l’Inde (civilisation de la Vallée de l’Indus et rayonnements culturels ultérieurs), Chine (inventivité technique et élaborations philosophiques, rayonnement culturel), empire khmer angkorien, royaume de Java, Méditerranée des Ougaritiens, des Phéniciens, des Crétois, des Grecs puis de l’Empire romain, civilisation arabo-musulmane, empires ou entités culturelles de l’Amérique précolombienne riches en prouesses architecturales et inginiériques telles que la civilisation de CHARAL, les cités Mayas, Teotihuacán et les empires Inca et aztèque…
Il y a encore, en ce domaine, énormément de « pain sur la planche ». Surtout de nos jours où, quoi qu’on en dise, l’esprit, le réflexe « coloniaux » de ceux qui sont toujours les maîtres de la planète (même « mondialisée ») paraissent très enclin à renaître de leurs (fausses) cendres.





Nous séduisons les autres par le biais de notre part de lumière. Puis, au bout d’un certain, temps, nous les repoussons du fait de notre part d’ombre.
Est-ce à dire que le fait de plaire, d’attirer est, dans tous les cas, indissociable d’une dissimulation (que celle-ci soit volontaire ou involontaire) ?
L’étymologie et le sens du verbe « séduire » sont, quoi qu’il en soit, révélateurs.





Les mots sont piètres traducteurs des parfums et de la musique.





Le mensonge est une jonglerie. Il demande habileté, efforts. Ainsi m’arrive-t-il, à moi qui, en général, mens plutôt mal, de vouer aux menteurs une certaine forme d’ « admiration » !





Le racisme : un effet pervers de la pensée analytique ?





La pensée analytique  a une certaine dimension brutale ; un côté « tranchoir ». Elle dissèque, elle catégorise, elle classifie et range, elle étiquète. Elle distingue x de y.
Je ne prétendrai pas, bien sûr, qu’elle n’a pas son utilité.
Cependant, elle éloigne de l’interconnexion dense, complexe qui régit le monde. Avec l’extraordinaire subtilité de celui-ci, elle « a du mal ».





Ça finit par devenir agaçant (voire harassant) de s’échiner à vouloir convaincre vraiment (c'est-à-dire en profondeur) maints descendants de colonisés de la valeur de leurs héritages ancestraux ; de les arracher durablement ou, mieux encore, définitivement à ce complexe qui ne les fait avoir d’yeux que pour tout ce qui est Blanc, Occidental. Le propre d’une névrose, affirment les psys, c’est que les personnes s’y complaisent ; qu’elle s’incruste dans leur « identité » au point de finir par en faire partie. De même que la tentation mimétique et la fascination pour la force, pour les vainqueurs font partie de la nature humaine.
Le malheureux FANON, aujourd’hui encore, doit se retourner dans sa tombe. Il a suscité des prises de conscience cruciales…mais est-ce vraiment allé plus loin ?
Les luttes politiques et leurs résultats ont-ils suffi pour réveiller les âmes ?
Que non ! Et, bien sûr, le rouleau compresseur de la « modernité » étasunienne n’a rien arrangé.





Qu’est-ce qu’une idée ? Qu’est-ce qu’un concept ? Qu’est-ce qu’une pensée ? Qu’est-ce que « le mental » ? Quelle est leur exacte nature ?
Question (encore ?) sans réponse, qui n’en est pas moins centrale, fondamentale.





Les mots, en un sens, limitent, figent ce qu’ils prétendent exprimer.
A la limite, devant chaque mot, devant chaque choix de mot, je serais tentée de demander « à quoi vous référez-vous ? », « qu’entendez-vous par là ? ».





La métamorphose, l’évolution ? Sont-ce des morts ou des survies ?
Un peu des deux, selon l’angle d’approche.





L’absolu est de l’ordre du croire. Le relatif, de celui du comprendre.
Mais moi, je ne crois que ce que je comprends. Et ce que je comprends, c’est que l’énigme, l’ambigüité, l’imbroglio habitent ce monde.





Sous leurs dehors gais, chaleureux, souvent extravertis, insouciants, voire « gentils », les « gens de îles » sont très secrets ; fermés, d’une certaine manière. Parce que sans cesse sur leurs gardes. L’Histoire et la géographie de leurs contrées n’y sont pas pour rien.





Les génies sont focalisés sur les questions qui les préoccupent, sur la « bulle » de leur(s) centre(s) d’intérêt mué(s) en obsession(s). Albert EINSTEIN et MICHEL-ANGE en constituent de bons exemples.
C’est sans doute ce qui explique, pour tout ou pour beaucoup de choses qui touchent au reste, leur curieuse carence d’esprit pratique, de même que l’impression d’insensibilité ou de maladresse socio-affective qu’ils peuvent donner, laquelle a contribué à forger les fameuses légendes du « savant fou » ou de « l’artiste maudit ».





Un génie « con », ça peut parfaitement exister.





Chercher à couper le présent du passé est un leurre.
Coupe-t-on jamais le cordon ombilical d’un fœtus in utero ?





De nos jours, la science est le guide de la philosophie.





CONFUCIUS le savait déjà : un pays (ou un groupe, ou un être) humilié peut devenir un phénix qui finit par renaître de ses cendres. L’humiliation, si elle n’est pas trop névrotique, peut parfaitement faire office de « coup de fouet », de puissant levier menant à un processus de redressement. Pourvu qu’on la regarde pour ce qu’elle est en premier lieu : une (dure) leçon.





Rien n’est aussi grave qu’on se le figure.
Tout est susceptible d’être relativisé.






L’infini est un vêtement trop grand pour nous.






Les Hommes n’arrêtent pas de bêler « on veut la paix ! On veut l’amour ! »
Mais ça ne les empêche en rien d’être et de demeurer hantés par la fascination pour la mort, le malheur et les catastrophes.
Ils ont un tel goût des sensations fortes, voire extrêmes et une telle crainte de l’ennui que ceux-ci me rendent parfois très sceptique sur le besoin de calme, d’équilibre et d’harmonie qu’ils clament pourtant avec tant de force.
Pendant longtemps (ça, on l’a oublié), on a été assister aux exécutions de malandrins en place publique avec un très malsain délice (elles constituaient de véritables « distractions », de réels « spectacles »), de même qu’on allait aux fameux Jeux du Cirque romains en se délectant. Avec, de nos jours, l’avènement de la télévision et du cinéma, le public joue constamment à se faire peur avec des films de vampires, des documentaires sur les tueurs en série ou encore des films-catastrophe.
On fustige la violence avec la pire des hypocrisies.
Car, dans la réalité, l’être humain (surtout celui de sexe mâle) a un très grand besoin d’action et est bourrelé de « passions » - telles que la compétition, la haine, le ressentiment et la volonté de contrôle, de puissance - qui dépassent largement ses propensions à la sagesse. Si ce n’était pas le cas, la guerre n’aurait-elle pas disparu depuis belle lurette ?












P. Laranco



















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire