Un beau texte de l'Haïtien Claude Sterlin ROZEMA

tout doit se jouer à chaque fois
à cette heure de la Mort
où se nichent toutes les minorités de la nuit

il est là farouche 
le visage penché en avant 
mangé par son foulard
spectre d'un monde d'ailleurs

il est là 
et il parle de la part d'ombre
venue si tôt dans sa vie

seul l'absurde peut répondre 
à la débâcle de sa raison
signifiant qu'il est encore dans une classe morte

tout doit se jouer dans la chambre à gaz
avec l'arme blanche de la dérision la plus atroce
des mises en vie de la déconstruction
pour que le désespoir ait sa victoire

eux nous 
morts ou vivants 
n'appartenons qu'au passé
sans rechercher des arguments en faveur de notre utilité

nous eux pris pour leurre
engoncés dans les emballages du réel 
comme des marionnettes mécaniques 
défilant d'un pas funèbre pour le glas de l'espoir

(...)

Claude Sterlin ROZEMA,

5 Avril 2017

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