dimanche 26 mars 2017

Essais de réflexions...

Jamais, peut-être, notre monde n’a été aussi oligarchique et voué au discours unique, sans partage que de nos jours. Où est la « démocratie », là-dedans ?
Les sociétés modernes étaient censées, en éduquant les gens, démocratiser le discours et augmenter leur possibilité d’expression. Or, on peut maintenant constater que, loin d’avoir tenu leurs « promesses » plus ou moins explicites, elles abrutissent les masses et leur interdisent tout accès au débat réel. Plus que jamais, le droit à la parole est conditionné par les titres, les hauts diplômes et les relations (réseaux), par l’appartenance à une certaine catégorie socioculturelle (la dominante, la financière, la médiatique, la surdiplômée, appartenante ou liée à la haute bourgeoisie planétaire).





Finalement, il toujours difficile d’affirmer pleinement, catégoriquement quoi que ce soit.





L’ennui est une sorte d’incarcération. Pour ma part, je lui attribue une couleur fauve, stagnante, pisseuse.





L’instinct est une forme de réflexion inconsciente.





Les trois quarts de la population humaine sont constitués de gens qui n’ont ni peau rose, ni cheveux blonds, châtains ou roux et pas davantage d’yeux clairs. Pourtant, on a l’impression que, sans les Blancs, l’humanité n’existerait pas et que la Terre s’arrêterait de tourner. Est-ce que vous trouvez ça normal ?






On veut démesurément augmenter « l’espérance de vie » (lire : « l’espérance de vieillesse ») dans une société qui, par ailleurs, de plus en plus, rejette, marginalise et tourne en dérision sans grand ménagement seniors et « personnes du troisième âge » (en exaltant, entre autre, le jeunisme et le fait, obligatoire, d’être « sexy » et « glamour ») et se plaint que leur nombre croissant (et infertile) va coûter de plus en plus cher en termes de finances et de (perte de) temps. Permettez-moi d’être perplexe, voire interpellée dans mon sens (peut-être trop exigeant) de la logique.
Mais paraphrasons des vers de Baudelaire tirés de son poème « Femmes damnées » : «Maudit soit à jamais le rêveur inutile / Qui voulut le premier dans sa stupidité / S’éprenant d’un problème insoluble et stérile, / mêler logique aux choses de l’humanité ! ».





Devant le monde, j’oscille sans cesse entre le « Mort De Rire » facebookien, le fou-rire « hénaurme » que je n’arrive plus à retenir ni à arrêter et un certain écœurement (pleurard) ou des « coups de sang » très méditerranéens d’indignation que j’ai probablement hérités de ma famille paternelle.
C’est grave, docteur ?






Merde, à la fin, je crois, au fond, que, dans un certain sens, je n’arriverai jamais à comprendre pourquoi les Hommes ont une telle appréhension – pour ne pas dire une telle trouille – de la mort : ils ne la sentiront même pas !
Ils ne la vivront même pas (si j’ose dire) ; n’en auront aucune expérience.
Ne devraient-ils pas plutôt avoir davantage peur de la vie, qui est pleine d’aspérités et qui, constamment, les tiraille, les ballotte, les soumet à la pression du temps et des sens ?
Comment peut-on avoir peur d’un « état »  qui, par essence, par définition, n’existe pas (puisqu’il succède à l’existence – et y met fin) ?
Du point de vue de la logique stricte, pure, dure, il faut bien avouer que tout ceci n’a pas un très grand sens.





Ce qui dévalue tant la femme aux yeux de la gent masculine, c’est, d’abord et on ne peut plus fondamentalement, basiquement, le fait que celle-ci peut être violentée, contrôlée physiquement, sans possibilité de résistance efficace, par l’homme. C’est sa moindre force physique.
Sa « faiblesse » liée à son « trop » grand sens du lien et à ses exigences affectives ne constitue, par rapport à cela, qu’une sorte d’ajout, d’argument secondaire.
L’univers de mâles humains gravite autour de la force purement physique. C’est un univers de chasse, de lutte, de motricité agressive (comme on le voit bien dans les cours de récréation). Si les hommes ont tant de mal à concevoir que l’on place les deux sexes sur le même plan sociétal, ce n’est pas – ou quasiment pas – pour d’autres raisons que parce qu’ils possèdent le pouvoir d’intimider la femme, de façon brute, brutale, physique. C’est dire si, en eux, la nature pulsionnelle, « animale » demeure, derrière tous les vernis superficiels ultérieurs, affirmée.





L’acharnement que mettent, si ordinairement, hommes et femmes à rabaisser la parole et les actes qui émanent de tout être de sexe féminin ne pourrait-il pas, à bien des égards, être perçu comme une marque (inversée, « en creux ») du respect immense que leur inspire, en fait, la figure de la Femme, de cette mère/Mère à qui ils/elles doivent tant de choses indispensables et essentielles ? Ne dit-on pas communément que l’on « brûle » ce que l’on adore – ou ce que l’on adora – de la manière la plus intense ?





Quel est l’homme qui n’a pas de « problème avec les femmes » ?





Le monde dégage – ou, du moins, nous percevons qu’il dégage – souvent une certaine poésie, qu’en général nous désignons du terme « beauté ».
Il y a assez gros à parier que c’est là que réside la source de toute émotion « artistique ».
Cependant, il ne serait pas mauvais de savoir si cette perception résulte de lui [du monde] ou de nous, de cet extraordinaire système cerveau/appareil sensitif que nous possédons et qui, parait-il, est unique au royaume des créatures vivantes.
La Bhagavad-Gîtâ nous dit « Les sens se meuvent au milieu des objets des sens ». Dans une certaine mesure, les sciences ne nous disent pas autre chose.
En somme le monde existerait sans exister, tout en existant.
Du coup, l’ « artiste » serait quelqu’un qui percevrait préférentiellement l’ « aura » de « beauté » intrinsèque que diffuse le monde (j’ose presque dire son « charisme »).
Et, toujours vu sous cet angle, le savant serait, lui, quelqu’un qui percevrait préférentiellement l’ordre (à savoir les cohérences) que le même monde porte également dans sa nature.
Quant au philosophe, il se situerait un peu au confluent entre ces deux perceptions de la réalité.
Pourquoi ne pourrait-on pas envisager les choses de cette façon ? Bien sûr, une petite voix un peu ricanante pourrait tout aussi bien (et elle serait fort en droit de le faire) nous objecter « si schématique soit-elle ».






Le penseur peut parfaitement être dévoré par sa propre pensée. Se noyer dans les méandres de sa propre subtilité, de sa propre finesse.
Chacun sait que les savants fous et les philosophes qui le deviennent (ou se contentent d’être excentriques) ne sont pas une denrée très rare.
Un pouvoir d’analyse et de synthèse, une capacité de réflexion qui mènent à une faillite de la Raison, est-ce « normal » ? Et surtout n’est-ce pas, à bien des égards, profondément hilarant ?





La poule. L’œuf.
L’ouroboros.
La subtilité. Qui nous noie.





Pour écrire, il faut un élan. Une certaine forme de joie. Quand bien même écrirait-on les choses les plus noires, les plus désespérées.
Ecrire a peut-être, au fond, à voir avec les sautes d’hypomanie.
Sans cette énergie, ce désir-plaisir qui vous soulèvent, vous portent, il n’est pas d’écriture.
Tout juste peut-on tenter de forcer de malheureux mots asthéniques qui se demandent ce qu’ils font là et patinent en roues embourbées.
Seuls le « feu sacré », l’enthousiasme posent les mots sur de vrais rails, bien lisses, qui leur tiennent lieu de « rampes de lancement ».











P. Laranco.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire