lundi 5 décembre 2016

Réflexions et humeurs...

En vertu de quoi tenterai-je de convaincre, d’imposer mes idées ? Elles changent tellement souvent ! J’écris parfois tout et son contraire, mais cela ne me soucie nullement.
Il y a, me semble-t-il, de la place pour tout et pour le reste partout. Rien n’est vraiment, jamais, complet, définitif, figé une bonne fois pour toutes (pour la bonne raison que nous évoluons dans un monde dynamique).
Les thèses et antithèses ne sont que des renversements de perspective. Dire « non, ce n’est pas ça » a autant de sens que de dire « c’est ça ». Même si nous en avons (ainsi que disent les juristes) « l’intime conviction ».
Avons-nous le droit d’essayer de persuader les autres que nos intuitions sont les « bonnes » ?
L’affirmation devrait être maniée avec la plus grande prudence. Toute affirmation prête le flanc à des affirmations opposées (tout aussi pertinentes), des controverses, des débats, des ajouts de nuances, de bémols qui la tempèrent, ou la mènent plus loin.
« Oui et non » (ou alors « peut-être », « oui/non sous réserve que… ») devrait être plus souvent prononcé qu’un « non » ou un « oui » solitaires et monolithiques.
Une idée me semble faite non pas pour être rigide, excluante, mais pour être souple, ouverte. Poreuse.





La naïveté et l’idéalisme se paient toujours par la désillusion…laquelle a, pourtant, l’avantage, lorsqu’on la surmonte, d’être un pas en avant considérable vers la sagesse (pour autant que celle-ci soit possible).






L’importance que tu t’attribues n’est jamais que… l’importance que tu t’attribues.
Par contre, la où ça devient grave, c’est quand, à force d’être sûr(e) de toi (donc de l’importance que tu t’attribues), tu parviens à convaincre d’autres personnes que cette dernière est évidente.
« Savoir se vendre », « séduire », ce n’est pas autre chose que convaincre d’autres personnes que tu as raison de t’attribuer une telle importance.
Inutile d’ajouter que, dans un tel domaine, le charisme physique est un précieux atout.






On ne peut pas « interroger le réel » sans en passer par une interrogation de notre propre perception du réel (perception sensorielle et cérébrale commune –appréhension intellectuelle et abstraite telles que la logique et les mathématiques – perception par le biais d’appareils de mesure et autres technologies qui ont le pouvoir de suppléer nos limitations perceptives naturelles – « filtres » de la perception humaine tels que les schémas culturels, les idées préconçues, les états affectifs, les « premières impressions », les besoins primordiaux, etc.).





Normalement, on en veut à celles/ceux qui nous désillusionnent ; on a le sentiment qu’ils/elles nous ont trompé, rabaissé, ôté quelque chose (c’est là toute l’amertume du « travail de deuil »).
On ne devrait pas car, au fond, ces personnes ont contribué à nous ouvrir davantage les yeux.
Par conséquent, remercier des gens pour le mal qu’ils nous ont fait s’avère tout à fait concevable (si ce n’est, même, justifiable).






Les hommes âgés qui croient que l’âge n’a qu’un seul sexe, le féminin, ne manquent pas.





Les hommes sont certainement géniaux, cependant…sont-ils intelligents ?





Tout renoncement à une illusion, toute dissipation d’un mirage doit être – du moins à mon sens – considérée comme un progrès de l’âme…mais un progrès que seuls, peuvent affronter les esprits suffisamment forts et ouverts.





La lucidité n’est certainement pas quelque chose de sans danger pour l’esprit humain.
Dans le cas contraire, pourquoi autant de philosophes auraient-ils fini par se suicider ou, tels Wittgenstein, été constamment tentés par l’idée de se suicider – ou encore, dans le cas le moins grave, par tomber dans le trou noir de la dépression plus ou moins sévère ?





Tout bien réfléchi, n’est-ce pas une sorte de perte de temps (et d’énergie) que de s’échiner à convaincre de se respecter et de s’accepter pleinement des êtres qui ont largement et profondément intériorisé le mépris et l’aversion d’eux-mêmes ?
La colonisation a aussi été, on l’oublie trop souvent, un lavage de cerveau radical – de même que son prolongement direct, la suprématie planétaire qui est celle de l’Homme blanc de nos jours, continue de l’être.
Combien de vrais Noirs de peau croient vraiment, sincèrement, que « Black » puisse être « beautiful », et se comportent en conséquence ?
Combien d’Indiens basanés n’envient-ils pas la « chance » d’être « fair » ("Fair and Lovely") ?
Combien d’êtres dits « de couleur » à être exempts du quasi « réflexe » de quémander quelque chose dès qu’ils rencontrent un habitant Blanc (ou même, relativement Blanc) de l’Europe ou de l’Amérique du Nord, deux continent dont la prospérité (voire le luxe tapageur), la surconsommation et l’état de progrès technologique les subjuguent ?
Combien de métis(se)s à la peau très claire ou bien relativement claire et à la culture plus ou moins européanisée (là, je sais intimement de quoi je parle) cherchent à tout prix à se fondre dans les populations blanches, bien plutôt que dans les populations plus brunes, ceci afin de diluer, d’oublier cette « part d’ombre » qui les gêne ?
Tout le monde singe le modèle de développement de l’Occident, convoite sa prospérité.
Cela « justifie » tous les délires mimétiques (qui, bien souvent, frisent le grotesque). Comme on le constate.
Alors, à quoi bon aller à l’encontre de cette tendance ? Faut-il jeter l’éponge ?
Faut-il continuer à se battre pour une « cause perdue » ? Où est Fanon ?





Les Français (quelque soit leur « bord » politique) ne comprennent pas ce que leur haine de tout particularisme peut avoir d’horripilant.





L’un des grands charmes de l’avenir est dans sa dimension de suspense.





Le sexisme professionnel est maintenant devenu, dans bien des cas, pour les hommes, un trivial moyen d’écarter la concurrence.





Pourquoi s’étonner que l’être humain soit si perméable à la folie et aux autres formes de dérèglement mental et/ou social ? Avant tout autre facteur, il se trouve que son cerveau est une « machine » de chair à la structure et aux « réglages » si incroyablement compliqués et, pour cette raison même, tellement fragiles qu'ils ont de quoi donner le vertige.






La conscience humaine, l’« âme » s’illusionne d’elle-même. La preuve ? Dès l’époque préhistorique, chamanique, elle a créé la sensation, et ensuite l’idée de la dualité chair/esprit (ou encore corps/âme). Un esprit « divorcé » du corps, ça n’a pas réellement de sens ; toutes les données scientifiques et (neuro)biologiques actuelles tendent à le démontrer.
Mais on dirait que l’esprit se cherche tenacement une sorte d’ « indépendance ». Notre Conscience est parvenue à un tel degré de conscience d’elle-même qu’elle en est venue à se regarder comme une entité non seulement distante, mais distincte ; un phénomène propre. Elle a même eu le fantasme de créer des cerveaux artificiels.
N’y a-t-il pas lieu, à ce propos, de se poser certaines questions ?










P. Laranco.







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