mardi 6 octobre 2015

Un texte du POÈTE SOLAIRE haïtien Bobby PAUL.

Il est à peine dix heures du matin, le soleil caché dans les ramures verdâtres des cocotiers et des manguiers épie les gestes éveillés mais désabusés du jour. Le temps est venteux, alors les rafales soulèvent de partout de grands nuages de poussière qui saupoudrent les visages accueillants des arbres comme ceux des maisons. 

Invariablement, en sécurité derrière les persiennes closes, à haute voix mes yeux lisent le manuscrit du quotidien de mon île encore veuve. Tout autour de mes yeux est sourire et harmonie. Arrivé aux mots zinzins dans la rubrique des faits divers à l'envers, il y a grand ouvert le récit des cris du désespoir d'un poète encore mal connu. 

Le récit, sans méchanceté ni vantardise, explique qu'à force de croire qu'il est l'incarnation du fantastique Icare et que sa plume est une fusée spatiale, sans scaphandre, le poète mal connu traverse toutes les couches de l'atmosphère et, en un clin d'œil, atterrit sur le soleil. 


Depuis le soleil cette fois-ci caché par des nuages gris, mes yeux pensifs, perplexes mais curieux continuent leur lecture et rêvent de ce que fait le poète solaire dans les vastes plaines du soleil. 

Actuellement, tout en moi me demande: comme le Christ, reviendra-t-il un jour brumeux d'hiver apporter un peu de chaleur humaine aux gens qui de par le monde ont besoin d'une fraternelle et chaleureuse accolade ? 









Bobby PAUL

2015

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