dimanche 2 août 2015

Une lumineuse prose poétique de François LAUR (France).

UN JOUR À CONSTRUIRE

Tes seins dans mes mains en elles est un matin, bon comme chaque heure à vivre, tandis que sur ta peau s'esquisse un ramage de feuilles. Des pépiements, des sifflements, des trilles, sporadiques puis drus de plus en plus affirmés, accordés, éperdus, véhéments, nous ont débûchés du sommeil. Sentir un don, gratitude. Si chaque heure, aujourd'hui, était moment d'une aube ! Non pas vierge, mais réveil, vigueur, fraîcheur, une primeur continûment nouvelle : ainsi lorsque nous nous serrons dans l'étau de nos quatre bras pour mieux nous façonner, nous traverser ; que je m'abreuve aux seules lèvres qui savent me redonner souffle, assouvir ma soif : les tiennes.
L'heure nous ouvrirait, malgré horreurs ploutocratie le désastre, à la beauté d'une fleur d'églantier, rose à peine ou blanche comme l'aube ; à la morsure d'un prosème irradiant le corps obscur, braise de langue comme un baiser.



François LAUR


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