lundi 17 août 2015

Quelques considérations...

Le plus grand, le plus riche voyage que l'on puisse jamais accomplir, ne serait-ce pas, en fait le périple à l'intérieur de soi -même, au plus profond de ses racines et de ses labyrinthes, de son propre mystère, au plus secret du lien qui nous relie à la pulsation des mondes, et aux tentacules de l'au-delà des mondes, qui les innervent ?



Il est normal que la vieillesse, dans la "modernité", fasse peur. Elle est, au mieux, niée et, au pire, rejetée, haïe.
Les parents qui prennent de l'âge sont devenus des sortes de paquets encombrants, dont on ne sait vraiment, mais vraiment plus quoi faire.
On oublie que, sans eux, de même que sans toute une chaîne d'ancêtres, on n'existerait même pas.



Partagée entre égoïsme et besoin des autres : la nature humaine.



La colonisation, telle qu’elle fut menée par les peuples européens depuis le XVIe siècle, fut une violence, une monstruosité à grande échelle, sans équivalent. On peut la pardonner, mais la justifier, dénier ses effets néfastes à presque tous les points de vue ? Certainement pas. C’est là une attitude qui s’apparente à celle des Nazis au procès de Nuremberg, ou à celles qu’adoptent, lors de leurs procès et de leurs incarcérations, ces grands psychopathes que sont les meurtriers en série, totalement inaccessibles au remords.



Tout est Dieu.
Mais la lumière nous semble son plus bel avatar.



Lorsque l’être humain manque d’informations, ou lorsqu’il se heurte à une information qui n’est que partielle, incomplète, il a une certaine – pour ne pas dire une indéniable – propension à extrapoler, à inventer, à « remplir les trous ». Conséquence que suscite automatiquement le non-savoir ? Ou façon de prendre ses désirs, ses rêves, ses craintes pour des réalités ?



La femme a été stigmatisée par l’orgueil de l’homme. Par sa prétention à échapper à son lien naturel avec le monde.



L’Homme est le seul animal qui meurt, dans le plein sens du terme (puisqu’il en a conscience).



Il faut s’attendre, toujours, à ce que les choses changent. Mais c’est inconfortable pour de nombreux cerveaux. Le cerveau de l’Homme est, par essence, un inquiet. A cause de sa conscience de lui-même, de la mort.



Le « jargon » des « clercs », des spécialistes, truffé de mots savants, ésotériques aux yeux du « commun », n’a-t-il pas (inconsciemment ou non) pour fonction de mettre et de garder à distance ceux qui « ne parlent pas le même langage », à savoir, précisément, les  non-initiés ? Ne procède-t-il pas, d’une certaine façon, d’un esprit fortement élitiste, d’un sentiment de faire partie d’une communauté « élue » et minoritaire, supérieure à la « masse » et aux « amateurs » au-dessus de laquelle elle a le devoir de se maintenir ?...



FOLIE DU JARDINAGE.
Maintenant, à Paris, toutes les pimbêches bêchent. On va recommencer à les appeler « bêcheuses ». Ou « pimbêcheuses », peut-être (j’aime bien les mots-valises).



Le souvenir a de l’imagination.



Tous nos comportements et tous nos ressentis sont à la fois très personnels, très intimes (donc, en ce sens, complètement uniques) et déterminés par des réalités d’ordre strictement collectif : des conditionnements génétiques, basiques (liés à l’espèce, à ce qu’on nomme « la nature humaine ») autant que d’origine sociologique et culturelle (liés, dans ce cas, à l’éducation, l’époque dans laquelle on vit et, bien entendu, l’entourage).



Les gens sont tellement obsédés par leur amour-propre narcissique, ils voient tellement les choses en termes de domination et de pouvoir que, de plus en plus, ils considèrent le fait d’avoir à apprendre, à s’instruire comme une forme de « rabaissement » qui, en quelque sorte, les  mortifie.



Les gens détestent renoncer à leurs rêves, à leurs illusions. Si vous essayez un tant soit peu de les dessiller, même preuves à l’appui, ils refuseront, souvent farouchement, de vous croire, ou feront, tout simplement, semblant de ne pas vous entendre.



Être regardé peut faire peur, ou, à tout le moins, provoquer de la gêne. Certains peuvent en ressentir l’impression qu’on leur « vole » leur visage.
Le fait de regarder est, en un sens, une forme d’appropriation. Car le regard implique, d’emblée, une interprétation de l’autre, à partir des réactions que celui-ci provoque en nous.
Un « miroir », certes, mais un miroir forcément déformant, à cause de ce fait.
Regarder pour la première fois un autre être, c’est regarder de l’inconnu. Or, nous n’aimons pas l’inconnu – et nous nous hâtons toujours (trop vite) de conférer sens au mystère, en s’appuyant sur notre stock (considérable) de déjà-vu, de prêt-à-penser ; notre sens – très marqué – de l’association d’idées nous joue des tours. Ensuite, nous nous «accrochons» à la fameuse « première impression » ainsi forgée à la manière d’un chien qui s’accroche à son os. Mais, quoiqu’on fasse, la désillusion potentielle menace toujours. Lorsqu’elle se concrétise, on accuse l’autre de tromperie, alors que l’on se trompe soi-même.



Manipuler l’autre par les apparences est d’une confondante facilité.




L’être humain a peut-être un sens aigu du conformisme, du « moutonnisme », mais, pour autant, il s’avère qu’il n’a qu’un sens de l’équilibre limité.
Si tel n’était le cas, nous ne serions pas, écologiquement parlant, au bord de la catastrophe générale, non ?



Un « psy » peut-il comprendre un artiste ? J’en doute.



La jalousie (envieuse) constitue l’une des pires émanations de la médiocrité et de la conscience de sa médiocrité propre. Elle poisse, embourbe l’esprit humain.
Même si elle est de nature spontanée, « humaine, trop humaine », elle ne mène nulle part, sinon aux haines, vecteurs de conflits, outre qu’elle empoisonne, ronge la vie même de celui qui l’éprouve, et la remâche.



J’aime mieux « avancer » plutôt que jalouser.
Au plan strictement pratique, c’est une perte de temps stérile, qui vous bloque et vous cloue sur place. Sauf, bien évidemment, dans le cas où l’on s’avère capable de sublimer cette envie marécageuse en une forme d’émulation, autrement plus noble et plus saine.




Dans toutes vos analyses, vos constatations, cherchez, cultivez la nuance ; essayez toujours de nuancer tant vos propos que vos idées.
Evitez – autant que faire se peut – les jugements tranchés, réducteurs.
Le monde est un tissu de complexité, d’ambigüités, de paradoxes, de méandres, d’interconnexions, de richesses. Il faut toujours s’efforcer de regarder les choses sous plusieurs éclairages…sous le plus grand nombre d’éclairages possible. Tout ce qui se présente à nous est tout à la fois un et pluriel ; infiniment subtil. Toute affirmation est susceptible d’être démentie, ou tempérée. Beaucoup de choses semblent contradictoires, incompatibles entre elles sans l’être autant qu’on l’imagine.
Attention au péremptoire : il n’est qu’un produit de l’orgueil humain et d’une certaine rigidité de nos mécanismes cognitifs.
« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien », affirmait Socrate ; « tout est à la fois vrai et faux », écrit le poète français contemporain Richard Taillefer.




P. Laranco.



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