jeudi 13 août 2015

Claude Sterlin ROZEMA (Haïti).

venus des murs
découpés de graffitis barbouillés qui marchent 
à une distance mystérieuse 
de l'eau grise que la nuit nous cache


venus du reposoir de l'obscurité 
dans le commerce des disparus 
dans cet assaut à l'informe 
laidement accumulés 
entre les rosiers sauvages


venue la mort améliorée 
derrière notre porte novice 
exposant sa poitrine à un soleil albinos 
qui "hybridifie" notre liberté 
faisant bouder les fantômes


venu le bonheur pour nous autres 
contemplant le chant du ramier 
plus radieux que celui de l'aigle 
l'espace se poudre brusquement de cendres
et un incendie nous consume tous 
petit à petit autour de la lampe


nous nous sommes soumis 
et cette fois-ci 
les chemins sont épars 
l'idée de faire la route ensemble 
devient un favorable prétexte 
pour nous errants de l'ex-île


venus au pied des arbres desséchés
et la rumeur des rivières 
et la noirceur pré-natale
 
ne retiennent pas ce qu'elles découvrent 
et les feuilles 
et les branches 
probablement 
dans leur course immédiate 
resteront inconnues à la curiosité des êtres
figés sur la rive convoitée


venus des entre-deux 
là où toute moisson est détestée 
là où les temps perdus de chacun 
épousent les dieux stériles 
des matins stridents



















Claude Sterlin ROZEMA
Août 2015


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