lundi 22 juin 2015

Le MUR DU SILENCE, vu par le mauricien Umar TIMOL.

Sur les murs du silence, les êtres dessinent les figures du sens. Qu’est-il au-delà du mur ? Nul ne le sait. Qu’importe car ils ne cessent d’œuvrer. Il leur faut ce sens et ses figures sont nombreuses et protéiformes. Figure d’un visage qu’ils se mettront à idolâtrer. Figure d’un rêve qui a la forme de la matière. Figure de l’invisible qu’ils ne pourront s’empêcher de désirer. Figure de la chair qui les dénouera dans ses frasques. Ou encore figure des pulsions du mal. Les êtres ne cesseront de chercher, de se chercher. Mains maculées d’attentes et de sang, ils dessinent la précarité des corps, ils dessinent la force du verbe, les métastases de la beauté, les vendanges de l’extase, ils dessinent la destruction, leur destruction, l’axe contraire des consciences, l’écartèlement des âmes, ils dessinent les visages de la compassion et ceux de la cruauté, ils dessinent les conjurations de la mort, ils dessinent le sens ou ce qu’ils croient être le sens, qui n’est autre que la manifestation de l’absence qui règne en eux. Certains vont plus loin. Il ne leur suffit pas de dessiner. Ils veulent savoir. Ils veulent comprendre. Ils récusent ce silence. Ainsi ils égratignent le mur, ils tentent de l’ébrécher, ils s’y prennent avec violence parfois, ils veulent perforer le mur, déceler son secret, ils n’en peuvent plus d’attendre. Mais ce mur est fait de silence.  Et le silence est intemporel et le silence est revêtu de la parure de toute lumière. Cette lumière dont l’écho parfois épouse les courbes des arabesques d’un sens qui toujours fuit.



Umar TIMOL.

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