dimanche 24 mai 2015

Et si nous réfléchissions ?...

La poésie ? Des mots qui cherchent - plus ou moins secrètement - à frôler le silence.
Des mots qui RÊVENT D'ÊTRE SILENCE.




Jouer avec les mots, c'est un peu les tourner en ridicule, se rire d'eux.
C'est en faire, en quelque sorte, des clowns, des bouffons dont tourne la danse baroque, acrobatique, burlesque.
C'est les dépouiller de leur aura, de leur signification "sacrée"; pour le grand triomphe de l'absurde. Les mots ont trop tendance à se prendre pour le monde; à bomber le torse. Renverser la "Magie du Verbe" de son piédestal - n'est-ce pas iconoclaste ?
Il ya, dans le "jeu avec les mots", dérision et révolution. Irrévérence. Volonté de suggérer combien ils sont, potentiellement, creux, incomplets.
Peut-on leur accorder confiance autant qu'on le peut, ou qu'on est tenté de le faire, aux chiffres-et au silence ? Voire...
Pour certains hauts physiciens, le "langage de Dieu" ne peut se trouver que dans la mathématique.
Pour les (vrais) mystiques, le silence absolu peut, seul, en être le porteur.





Miraculeuse invention que celle de la photographie, qui permet à nos chers fantômes de nous sourire encore !




Aimer vraiment l'humanité, cela pousse souvent à des coups de gueule !




A certains, les soucis vitaux de l'art de vivre et du shopping (assortis de l'insatisfaction si "chic" de l'âme toujours " en état de manque"). A d'autres, les membres squelettiques et les vautours jamais très loin, le ras du sol nu, craquelé. A d'autres encore (dans un registre un peu moins tragique), les cases en tôle, les jeunes (filles et garçons) et les femmes acculés à vendre leur corps ou à fouiller dans les déchetteries puantes.
La joie sans états d'âme des uns, et la crève obscène des autres. Comme si il y avait une sorte de balance, dont l'un des plateaux trop lourd, trop chargé, faisait brutalement s'abîmer son vis à vis, seulement rempli de duvets d'oiseau, vers le plus bas des bas.
Serait-ce vrai ? Le bonheur des uns ferait-il le malheur des autres ?




Je crois que les choses qui sont "toujours vraies" sont rares.




Les positions et analyses nuancées sont souvent vouées à "être prises entre deux feux", repoussées, honnies. Elles gênent. Pourtant, ce sont les plus sages. Voilà qui en dit assez long sur la nature humaine, vous ne trouvez pas ?...




L'Homme est tout aussi prompt à attendre de l'aide de son prochain qu'il l'est, aussitôt que possible, à oublier cette aide.




Nous n'écrivons jamais, au fond, que des tentatives de mots, des ersatz hésitants de phrases, invariablement améliorables et perfectibles à l'infini.
Les grands chefs-d’œuvre littéraires eux-mêmes se rapprochent indubitablement de ce qui ressemble le plus à la perfection...mais l'atteignent-ils ?...




A plaindre, ceux et celles qui ramènent tout à eux : le monde est si vaste, si riche, si fourmillant de phénomènes, qui sont autant de centres d'intérêt !




L'Homme est, dans la même proportion sans doute, capable d'empathie, de compassion, de solidarité, d'identification à l'autre et, en parfait contraste, susceptible d'égoïsme, de narcissisme exacerbé, de rigidité défensive, de peur de l'altérité humaine (liée à sa terreur de l'inconnu, de ce qu'il ne peut partager, comprendre), d'indifférence au sort d'autrui, de sentiment de supériorité (tant individuelle que communautaire), de mégalomanie, de préjugés auxquels il s'accroche, de propension à la violence, de désir de domination et de culte patent de la force. Ça ne le rend que plus imprévisible, plus dangereux, moins digne de confiance.
Mais, en même temps, cela laisse une porte entrouverte à un certain espoir...




La poésie : cette dictée mystérieuse !




Bouc émissaire...bouc et misère !




La Terre vit un peu comme si le cosmos l'oubliait.
Comme elle se trompe !




A regarder de trop près l'Homme, on songe au singe.




Par bonheur, on ne demeure pas jeune toute sa vie. Dans le cas contraire, on resterait dramatiquement incomplet.




L'intelligence et la sagesse ont-elles vraiment des points communs ?




On ne sait jamais si le printemps qu'on vit ne sera pas l'ultime, alors, pourquoi ne pas cesser de se prendre pour des dieux ?

Nos dons : et s'ils n'étaient que bulles, champagne qui nous monte à la tête ?...





Ne te fies pas à ce qui brille. Séduire ne veut pas dire aimer. Séduire, c'est narcissique, ça trahit la recherche d'une forme de pouvoir sur l'autre. Voilà pourquoi tant d'êtres sont amèrement déçus, parfois brisés par d'autres êtres, lesquels les avaient cependant forcément séduits au départ; aussi déçus qu'on peut l'être par la dissipation d'un mirage pourtant d'une rutilance miroitante.




Intelligent et émotionnellement et psychologiquement équilibré ne vont pas forcément de pair. C'est, sans doute, ce qui explique que tant de personnes dotées d'un haut QI puissent se comporter avec facilité comme de parfaits crétins.




Le plus compliqué n'est peut-être pas de réussir sa vie, mais bien plutôt de ne pas rater sa mort.




Je suis convaincue qu'il n'existe pas de mots pour exprimer l'aura que dégage un enfant. Les bébés et les enfants sont la lumière de l'espèce humaine.




Ce que j'aime en l'Homme, ce n'est pas sa force, et encore moins son orgueil; c'est sa vulnérabilité. Elle me parait plus authentique.




L'art et la folie ne seraient-ils pas, en quelque sorte, de faux jumeaux ?




Est-ce la méchanceté qui est à l'origine de la bêtise ?
Ou bien la bêtise précède-telle la méchanceté ?




La solitude, c'est d'abord une question de peau. On est seul dans sa peau. Et prisonnier dedans.
Un être, c’est d’abord quelque chose de séparé.




Les complexes de supériorité ne peuvent qu'engendrer des dialogues de sourds.




Se battre contre la bêtise ( la sienne propre y compris), c’est un peu comme se transformer en Don Quichotte qui passerait son temps à écraser ses lances contre de colossaux murs de béton armé.
Et cependant je suis d’avis qu’il faut continuer d’en casser, des lances !




Pourquoi est-on tellement attaché au désir ? Parce qu’il nous permet de nous désigner des buts. Ce faisant, il nous protège de la sensation de non-sens. Il meuble, en quelque sorte, le vide existentiel.



Ce que l’Occident ignore, c’est que l’Homme n’a pas seulement besoin de progrès matériels, technologiques.
Il nie l’âme et, en cela, il commet une profonde erreur.




Tous les comportements basiques propres à l’animal se retrouvent en l’être humain. Mais, le plus souvent, de manière savamment déguisée, savamment brouillée par la complexité propre au cerveau de notre espèce.
Le « propre de l’Homme » serait-il dans le mensonge, le travestissement…la tromperie et l’auto-tromperie ?



Ne me demandez  pas où je me dirige, ni où je veux en venir…je l’ignore de façon patente !
Je n’ai aucun « message » à transmettre, hors celui-ci, ma foi bien modeste : « (si vous le pouvez), observez, apprenez…et puis réfléchissez ! ».




Trois « guides » : la science, la pensée de l’Asie (Inde, Chine) et celle des anciens Grecs.




Les femmes ne sont pas solidaires. Elles savent mal défendre leurs intérêts, en tant que groupe social.
A cela, peut-être, une raison : le culte de l’Amour, et le besoin vital de fonder une famille standard, ajoutés au fait que le culte du mâle, la dévotion envers l’homme, sont, pour une part non négligeable, entretenus par l’élément femelle lui-même.




La « domination » de la mère pèse sur tout enfant humain.
Et, sans doute, plus pesamment encore sur la petite fille que sur l’enfant mâle. C’est là, sans doute, qu’il faut trouver les sources de la méfiance qui règne entre les femmes. Et, par voie de conséquence, celle de la misogynie généralisée.
Les femmes adultes sont non seulement en compétition pour le partenaire masculin, mais, en outre, marquées au fer rouge par leurs anciens rapports (passablement troubles) avec leur génitrice/éducatrice.
A ceci, il faut ajouter que, par-dessus tout, les femmes redoutent l’absence ou la rupture du lien. Elles évitent donc, au possible, tout ce qui les exposerait au risque de se voir exclues, de se voir reléguées au ban de la société. Elles en adoptent, par conséquent, avec résolution, les règles, et se font, en tant qu’éducatrices fondamentales, un devoir de les transmettre dûment à leur descendance.




L’oppression de la femme par l’homme (quelques en soient les expressions, brutales ou subtiles) n’est-elle pas une catégorie de crime contre l’humanité ?




Il n’existe aucun être humain qui n’ait rien à se reprocher, ni qui ne prête le flanc au reproche. Pour X ou pour Y raison(s).



Dès lors qu’on dote un être humain d’une parcelle de pouvoir  ou de prestige, se profile immédiatement le risque que cela lui « monte à la tête », voire que cela le porte, dans certains cas, à des abus. Prestige et pouvoir sont, pour beaucoup, aussi grisants que de l’alcool fort.



Enquiquiner les autres rien que pour démontrer que l’on existe, rien que pour attirer l’attention sur sa malheureuse petite personne (dont on voudrait bien qu’elle devienne, tout à coup, le centre du monde), semble être, chez les Hommes, un comportement passablement répandu.




Le cerveau de l’Homo sapiens est, parait-il, l’objet « le plus complexe de l’Univers » (connu).
D’où, sans doute, la relative facilité avec laquelle il se « détraque », se met à dysfonctionner – ce qui débouche sur le panel – très varié – des maladies mentales.
Un tel degré de complexité ne peut pas ne pas impliquer un indéniable degré de fragilité, de menace sur l’équilibre.
Dans l’un de ses passionnants ouvrages, le grand penseur français Edgar MORIN exprime à merveille ce lien, cette réalité (dérangeante) par une formule percutante, en latin : « Homo sapiens, Homo demens ».
Au même titre que la raison, la déraison est partie intégrante de notre nature, de notre patrimoine. Toutes deux, elles sont d’incontournables produits de notre sophistication cérébrale, mentale, culturelle. En chacun de nous se tapit une part – plus ou moins développée et plus ou moins secrète – d’équilibre précaire, de risque de basculement dans l’irrationnel, dans l’excès, dans l’imprévisible, voire le délire et le déchaînement véhément des passions extrêmes (de tous ordres).




L’absence d’intérêt, de curiosité pour les autres cultures et le refus de considérer ce que ces dernières ont à offrir signent un sentiment de supériorité de nature psychorigide, sans doute souvent assorti de peur de l’inconnu  et, surtout, de peur de l’effort que cela demande, de paresse mentale.




Les gens, souvent, savent jalouser les « connaissances » que vous pouvez avoir, mais hélas, il se trouve aussi qu’ils savent beaucoup moins fréquemment se lancer dans l’effort que nécessite la démarche de les acquérir.



Le Saint Thomas des chrétiens disait, c’est connu « je ne crois que ce que je vois ».
Il avait tort : il y a des quantités de choses qu’on ne perçoit pas, et qui existent. De même que des tas de choses qu’on « voit » et qui ne sont, en fait, qu’illusions.




La détresse de l’Homme, c’est que l’avenir existe. Grande inconnue dont le seul facteur authentiquement sûr, prévisible est la mort.




Le savoir nous grise par le sentiment de maîtrise (factice) qu’il nous procure.
Mais – question au combien dérangeante – qui est le plus favorisé : celui/celle qui sait (certaines choses) ou bien l’animal, l’ignorant, le délirant, l’attardé mental, le naïf, le crédule, le « simple d’esprit » ?
Vu sous un certain angle, je n’hésiterai pas à répondre : les seconds.
Car savoir ne va jamais sans la conscience de certaines réalités insupportables à l’être humain.




La terreur typiquement humaine de la mort, de la finitude ne résulte-t-elle pas de la présence, en l’Homme, d’une conscience d’exister qui double, couronne, enveloppe, parasite ?) son existence proprement dite ?
N’est-elle pas liée à la sensation (très forte) de constituer un individu qui non seulement vit, mais aussi pense sa vie et se sent radicalement « séparé » de son environnement, du reste du monde par l’entité mentale qui habite son crâne et ne cesse d’observer, et de questionner ?




L’excès est quelquefois voisin de la sagesse.
La sagesse n’est-elle pas, au fond, une sorte d’excès ?




De quoi l’Homme est-il si malheureux ? D’avoir conscience d’exister ? D’abriter, en son sein, une entité physique si complexe qu’elle a créé une entité mentale aspirant à l’autonomie ?




Le meilleur service que l’on puisse rendre à un membre de l’espèce humaine, c’est de lui apprendre à penser par lui-même (autant que cela soit possible).




Quoiqu’il arrive, à chaque moment de ta vie, souviens-toi de ta mort ! Garde en mémoire le dernier des visages que tu auras : celui d’un crâne, en gros, semblable à des millions d’autres crânes humains, à moins que ce ne soit celui d’un minuscule monticule de cendres.




La vie ressemble à une grande pièce vide, qu’on aurait à meubler.




L’envie, la « jalousie » ont, me semble-t-il, à voir avec le désir d’être l’autre. Ce qui nous ramène à la fameuse « mimésis », si chère au philosophe français René GIRARD.
Animaux particulièrement sociaux, nous autres, êtres humains, sommes particulièrement mimétiques (ainsi qu’en témoigne d’ailleurs, au plan physique, dans notre cerveau, la présence de très nombreux neurones-miroirs).
Nous nous trouvons placés, en quelque sorte, à ce qu’il semble, au cœur d’un permanent conflit entre notre besoin d’affirmer notre spécificité individuelle (qui, elle, se trouve en lien avec notre conscience propre) et notre non moins impérieuse nécessité de nous regarder, de nous chercher, de nous jauger sans cesse dans le « miroir » de nos congénères.




L’orgueil et la dépendance sont nos deux grands démons antagonistes. Leur coexistence explique, en nous, bien des énigmes et des illogismes.




Avant de vous méfier de qui (ou quoi) que ce soit, méfiez-vous de vous-même. Ecoutez préférentiellement, en vous, la (minuscule) voix du doute. Même si c’est elle qui vous dérange le plus, vous fait le plus chanceler.




On ne peut à la fois dominer et jouer au gendarme, au croisé, au « missionnaire » de l’humanisme.
Le loup qui tente d’endosser la toison de l’agneau est le menteur des menteurs.







P. Laranco.















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