lundi 3 février 2014

Deux textes de l'écrivain mauricien Gillian GENEVIÈVE.

Pourquoi je me tais? Parce que chaque mot altère le vrai. Le sens des choses ne peut être dit et circonscrit. Le discours est parcellaire et dit notre balbutiement. Le silence seul effleure les origines et l'infini. 

Se taire est un acte de foi envers le tout et la vérité.









Je n'écris pas sur ce que je sais. Les mots à venir forgent le vide et égratignent mon ignorance. 

Le texte peine à être achevé et je lis le discours de cet autre en moi. Il me parle des limbes et des abysses. Je marmonne, et mes illusions et désillusions vainement tentent de parachever l'œuvre en absence de point final. La mort se chargera de cette tâche. 

Oui, je n'écris pas sur ce que je sais. Je balbutie péniblement, dans une langue étrangère, cette ignorance qui m'afflige. 

En attendant mon unique motif reste l'inconnu. La page blanche en est le rappel cinglant.




Gillian GENEVIÈVE.

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