dimanche 5 janvier 2014

Un poème d'Alain MINOD (France) : " VOYAGES DU LONG DÉSIR ".

Fenêtre : kinétographe en la nuit
Offert à tout ce qui passe et reluit
Et d’ici toutes les voix de compagnie
Plongent leurs lèvres comme dans un nid

Leurs rires sonnent comme de vifs feux
Arrachés aux flans pâles de ce lieu
Ils se moquent de l’horizon obscur
Que kinétographe ne prend qu’aux murs

Mille lampes demeurent à leurs gorges
Renvoyant au ballet mu comme forge
Aux carrefours des étoiles filantes
Eux qui enfournent voile étincelante

Dans les voyages de leur long désir
Tournoyant au plus intime de leurs dires
Ils s’en vont immobiles satellites
Autour d’une ronde qui se délite

Ni trop tôt  -  ni trop tard … Simplement là
A faire sauter la corde du la
Qui attendait la relance de l’orchestre
Pour tant de symphonies encore à naître

Pourtant toutes ces voix enchevêtrées
Ne calculent rien pour être intégrées
Elles sont polyphonies atonales
Que le temps de veille envoie et avale

Aux contrepoints des belles différences
S’entendent clairement de beaux silences
En avant ! Musique aux kinétographes
Qu’elle brille avec l’ancien phonographe

Nous verrons bien que rien n’a disparu
Des paroles d’un peuple qui a pu
Enchanter les poètes argonautes
Quand de l’amour ils se sont faits pilotes

Des vaines prières pour des ailleurs
Retenons celles qui comblent nos heures
Quand notre pauvre espoir s’est envolé
Ici nous trouvons le temps à voler

Et c’est déjà un monde à votre insu
Vous qui criez au fou qui n’est déçu
D’accorder sa propre voix à « l’insane »
Dans l’ici coulant en présence inane

Vous ne voyez que guerre dans ce monde
Mais que tout ce qui tourne dans des rondes
Et qu’elles ne s’accordent à vos gammes
Elles défont tristesse en votre drame

Celui de ne tenir comme fontaine
Les rendez-vous qui déroulent la scène
Pacifique de toutes les errances
Où coulent précieuses les différences

Vous ne voulez chanter l’universel
Que dans les épitaphes pour tout sel
Armé de terre et courage en vision …
Votre vue demeure obscure passion
Pour rage inutile aux révolutions



Alain MINOD.


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