jeudi 28 novembre 2013

Philo en vrac.

Le principal allié des préjugés et du culte des apparences est la paresse intellectuelle.
Les gens ne veulent plus se donner le mal de réfléchir plus avant. Notre monde  d’immédiateté et de vitesse n’apprend pas – ou plus - à procéder de la sorte.



L’abondance rend les êtres orgueilleux, égoïstes, hyper-exigeants et asociaux. Plus on a, plus on veut, plus on se concentre sur sa propre sécurité, ses propres plaisirs, ses propres droits, plus on surestime son propre être, moins on supporte les privations, les contraintes et…les partages.



En exacerbant l’autosatisfaction, la fierté, en les muant sans mal en une forme disproportionnée d’orgueil, succès et pouvoir font aisément de l’individu un être dangereusement imbu de sa personne.



Les hommes considèrent les femmes comme des êtres incomplets  parce qu’elles sont « désavantagées » sur le plan de la force physique et fragilisées par leur fonction maternelle. C’est bien là la preuve que la conception de ce qui fait la force ou la faiblesse ne repose, en fait, dans leur esprit, que sur les seuls critères basiques de la force physique et de sa capacité à exercer la violence, à attaquer ou à « protéger ».



En tout homme sommeille plus ou moins un petit ou un jeune garçon qui croit dur comme fer que l’avantage qu’une plus grande force physique confère à son sexe est le fondement, la garantie de toute supériorité. Ce n’est pas le tout de prêcher, d’ânonner des slogans prônant la non-violence ! Tant que l’on n’aura pas fait comprendre aux petits garçons, puis aux hommes que « la bagarre », l’expression de la force physique sont l’une des choses qui rapprochent le plus l’être humain du primate, on ne pourra pas vraiment aider l’humanité à progresser.



Pour ceux qui douteraient ou nieraient le fait que l’Homme est bel et bien un animal, il n’est que de voir le rôle que, chez lui, joue la loi du plus fort.



Il y a, incontestablement, une dimension d’intensité, d’avidité,  de prédation et de rivalité dans la sexualité humaine (et même, animale). Cette dimension se trouve à la source de toutes les formes de contrôle social de la sexualité chez l’Homme. Car toutes les sociétés humaines savent, plus ou moins implicitement, combien le sexe est une force puissante et assez difficilement domptable, par conséquent potentiellement menaçante pour l’ordre social et l’équilibre du groupe, vital à la survie de l’espèce.
Le sexe, outre la volupté immédiate qu’il procure, c’est le doux plaisir lié aux « parades » de séduction et au sentiment amoureux qui lie deux êtres l’un à l’autre et les pousse à fonder une famille nouvelle. Donc, le plaisir, le charme, la vie. Mais c’est aussi – et dans la même proportion – l’urgence, la chosification du partenaire potentiel, la transgression des codes sociaux, la frustration, la rivalité et toutes leurs « graines de violence ».
Une pulsion aussi spontanée, aussi forte, aussi fondamentale et aussi basique se raisonne mal. Seuls peuvent la canaliser des impératifs encore plus grands qu’elle, ceux de la survie ou ceux d’un contrôle social souvent sévère.
Ainsi, toute société humaine a-t-elle obligatoirement une certaine dimension de « puritanisme ».



Organe démesurément complexe, le cerveau humain est également…paresseux !
Regardez comme il aime et goûte les automatismes de pensée, le grégarisme mental, les concepts sans nuance, simplificateurs, réducteurs !



Nos sens et notre cerveau constituent autant de prismes qui s’intercalent entre nous et la réalité ; qui la tamisent et la déforment.
Pour ce qui est de notre cerveau « encombré » d’une pensée, d’une conscience, il la déforme d’autant plus qu’il est, précisément, hautement créatif et producteur de pensées, de langage, de concepts ; qu’il mène, pour ainsi dire, sa « propre vie ».





P. Laranco.

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