mercredi 9 octobre 2013

L'AUTOMNE EN QUELQUES POÈMES...

1.-

Sous le doux soleil de platine
éparpillé en petits grains
les feuilles
n'osent pas bouger;
le soleil
se dilue dans l'air
décoloré de samedi
dans une osmose
qui suspend
le souffle du vent maraudeur

Les branches palpent, hument sans fin
la tranquillité de l'instant
qui scelle l'union sacrée
entre l'air, les photons, les êtres
en lisière de l'éternel.






2.-

Ciel onduleux
de coton gris
où passent, par trois, les corbeaux,
nuages en accordéon
dessinant des vagues moirées,
vous naviguez
très près du sol,
vous formez couverture unie
rase-toits, qui jette l'obscur
sur la ville aux murs patinés
qui bascule tout doucement
vers le crépuscule automnal;
ce fut
un dimanche serein
de soleil passé au tamis, de déchirures nacrées - brèves

où se pavanait
un air doux.






3.-

L'air est un peu râpeux,
le soleil, aveuglant,
d'un jaune platiné, s'écrase sur les murs,
le ciel limpide, rayé de traces d'avions
et de nuages transparents et cristallins
n'a jamais été aussi haut :
matin d'automne







4.-

L'air est laiteux
encore doux
il immobilise les branches
et les feuilles,
enlace les murs
et les unit dans un seul ton
fixe, lisse, rosé, crémeux

l'abandon, l'extase
sont là
aussi feutrés que des murmures...







5.-

Promenons-nous sur le sentier
solennel de la lumière;
en septembre elle fait sa roue
comme notes de clavecin,
elle a décidé de jeter
tous ses feux mordorés, tonnants,
tous ses grands fastes chamarrés
d' église des siècles baroques...







6.-

La lumière chaude, oblique cingle les murs de la cour, tel un éclair. On dirait la flèche du vol d'un oiseau qui fuse, en une fraction de seconde à peine visible, vers l'immobilité impavide, bleue, unie du ciel.
Serait-ce un couperet tranchant, qui n'a que faire de nos rêves ?...



 Patricia Laranco.

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