dimanche 29 septembre 2013

Un petit peu de philosophie-coq à l'âne....

Pourquoi les Hommes s'étonnent-ils sans cesse (ou feignent-ils peut-être plus ou moins de s'étonner) du fait que, soi-disant, leur espèce soit "la seule" dans laquelle les individus deviennent des "loups" pour leurs semblables ?
S'ils connaissaient un peu mieux cette science du comportement animal qu'on appelle l'éthologie, ils s'apercevraient (mais veulent-ils vraiment le savoir ?) que, chez toutes les espèces animales terrestres, il existe, entre individus, de très forts antagonismes, parfois traduits par des combats sans merci. Ces antagonismes, bien connus, sont le résultat de diverses rivalités : pour les ressources, pour les statuts dominants, pour l'accès aux femelles et donc, à la reproduction, pour le contrôle sur un territoire de chasse...
Chez les espèces extrêmement sociales comme, par exemple, nos plus proches parents actuels, les grands singes africains, de tels antagonismes peuvent, dans certains cas qui ne sont pas rares prendre la forme d'explosions d'une rare violence, que ce soit entre individus du même groupe ou entre deux groupes rivaux, et les groupes, alors, n'hésitent pas, quelquefois, à recourir carrément au "génocide" par l'annihilation pure et simple des mâles ennemis, l'appropriation de leurs femelles et la "liquidation" de leur progéniture...exactement comme chez l'Homo sapiens (*) ! L'Homme n'est donc pas un loup pour l'Homme...mais un Homme, tout simplement !
Par ailleurs, une autre science qui fait énormément de progrès en ce moment même, la neuroscience, nous a appris que si l'empathie, racine de la compassion, de la bienveillance, était, certes, chez l'Homme, la plus développée qui soit à la surface de cette planète, elle n'en demeurait pas moins une empathie non pas "universelle" mais limitée, tout à fait sélective. Cet état de fait trouve, notamment, son illustration dans le fait que, chez les humains qui en sont resté au mode de vie originel de chasseur-cueilleur, seuls, au dire de bien des ethnologues, se considéraient comme "semblables" les individus et les groupes de même langue et de même culture ou ceux qui, pour x raison, entretenaient avec eux des liens étroits, ceux n'appartenant pas à la même "sphère" ethnique et/ou communautaire se trouvant, bien au contraire, considérés comme n'étant tout bonnement pas des Hommes.
L'empathie, chez l'Homme, s'applique bien plus spontanément et volontiers aux êtres proches et/ou à ceux qui partagent les mêmes codes culturels, et ce fait a une bonne raison : le cerveau humain ne peut pas arriver à "gérer", en tout, plus de 150 liens sociaux plus ou moins profonds. Il a, lui aussi, ses limites.



(*) Cf. l'ouvrage du primatologue néerlandais Frans DE WAAL : "LE SINGE EN NOUS", éditions PLURIEL, 2005.







Aucun d'entre nous, dans l'instant qui nous occupe, ne mesure la chance immense, incalculable qui est sienne de ne pas souffrir avec les souffrants.
Aucun d'entre nous ne se dit que plutôt que d'être ce qu'il est, le citoyen ou l'habitant protégé et relativement repu d'un pays situé dans la zone de prospérité et de paix postmoderne, il pourrait être un gazé de Gaza, un enfant syrien massacré par ses propres semblables, ou encore un sahélien, un éthiopien réduit à l'état de squelette par la plus-que-misère.
Chacun d'entre nous préfère ne pas trop penser aux disparités criantes de l'espèce humaine, et à leur origine. On fait comme si tout le monde, sur cette planète, était heureux, et partageait la nature de nos soucis, si souvent dérisoires.
Et l'on hait l'actualité quand elle vient déranger ce confort mental. On la hait, de nous rappeler que tout ceci, au fond, ne repose que sur des rapports de force dignes des animaux, qui n'ont pas d'âge.








Le problème est souvent, que les gens ont les défauts de leurs qualités. Ils poussent leurs qualités trop loin, si loin qu'elle deviennent nuisibles.
C'est souvent ainsi que l'on voit l'enfer se paver de bonnes intentions !







Les jeunesses occidentales d'aujourd'hui n'ont plus que des miettes d'idéal. Tout s'est dilué dans le marais mou de l'angélisme, de l'égoïsme et de l'hédonisme...et de l'abrutissement high-tech.







Chaque artiste a tendance à se considérer comme un monde à lui tout seul. C'est ce qui, peut-être, peut expliquer ce fâcheux, très fâcheux penchant que les artistes semblent avoir pour l'autisme et pour la mégalomanie, quand ce n'est par pour l'infantilisme. Presque tous, ils cherchent à se voir soutenus, encouragés et encensés par leurs pairs (et ils n'en ont jamais assez !). Mais quant à soutenir, à encourager et encenser ces derniers, dit en d'autres termes quant à "renvoyer l'ascenseur", c'est une toute autre histoire...
Les artistes veulent être considérés comme des enfants attardés, mais c'est trop facile. Cela leur permet de trouver des excuses à leurs pires travers, notamment à celui - fort histrionique et fort puéril - de prétendre, tels des paons, accaparer toute l'attention de leur "public" et, si ce n'est pas le cas, de réagir par de singuliers mouvements d'humeur qui, souvent, finissent par les rendre purement et simplement insupportables.







Comment, en France, à l'heure actuelle, le peuple pourrait-il se sentir vraiment concerné, intéressé par ce qu'il est convenu d'appeler "la Culture", quand celle-ci se trouve relayée et personnifiée par des bobos complètement déconnectés qui, d'ailleurs, s'imaginent pour ainsi dire que "le peuple n'existe plus" ou qui, sinon, le caricaturent et le marginalisent en le réduisant/divisant en trois catégories (implicitement) réputées pour être étrangères aux préoccupations culturelles : beaufs électeurs du Front National, SDF au fond du ruisseau et immigrés forcément enfermés dans leurs (pittoresques mais parfois aussi dangereux) ghettos "ethniques" ?
Les bobos pensent trop en termes de "tribus" pour ne pas être sectaires, et c'est un peu normal : un peu à l'instar de la reine Marie-Antoinette, autrichienne qui elle aussi faisait l'autruche,ils vivent dans le rêve - coupés du reste de la société française et nient les effets - pourtant de plus en plus réels - de la fracture sociale. Et, de ce fait, sont l'objet d'une détestation grandissante. 






Le jeunisme développé par les sociétés occidentales capitalistes et postmodernes (pour des raisons tant historiques que liées à une stratégie consumériste et marchande) a fini par créer un véritable fossé entre les générations. La "vie entre jeunes" a en effet entraîné une grave intolérance mutuelle entre adolescents /post adolescents et personne mûres ou âgées. Les générations, désormais, ne peuvent  plus, semble-t-il,  que difficilement coexister pendant de longues périodes comme elles le faisaient jadis, comme elles l'ont fait durant des millénaires. Il en résulte un assez dramatique isolement des "seniors", qu'en dernier ressort on parque dans les "mouroirs" des maisons de retraite.
Cette société est une société d'atomisation, d'exclusion.





Il y a immanquablement, dans l'art, une dimension de séduction.




Créer ne se fait jamais qu'à partir d'un héritage préalable.
Ce n'est jamais, à tout prendre, que la conséquence d'une réaction.





Que cela nous plaise ou non, la vie n'est constituée que de nuances, de bémols.





Tout être est un mystère, que la trop grande proximité n'aide que rarement à mieux comprendre.
Toute vue d'ensemble ne nécessite-t-elle pas en effet un certain degré d'éloignement, de recul ?






Ne te focalises pas sur les ennuis, car ils sont de passage...Au même titre que les bonheurs.
Les ennuis ne font que nous donner l'impression de trop s'attarder.
Les moments heureux ne font que nous donner  l'impression d'être trop éphémères.






Il n'est pas de liberté plus absolue, dans notre état actuel, que le détachement.





La non-existence est un immense réservoir qui se cache derrière l'existence, et d'où cette dernière jaillit.
L'infinité des possibles défie l'imagination.
Le vide est ce qui nous sous-tend et ce qui nous a donné naissance. Comme s'il cherchait à s'exprimer en un langage différent. Mais que cherchait le vide en se changeant en de l'être, en l’apparente diversité de l'être ? Mystère !






La vraie nature des choses revêt parfois bien des déguisements.
Le monde lui-même n'est-il pas le déguisement de quelque chose d'autre ?




Nous aimons à rêver de complet, de plénitude, d'absolu.
Peut-être parce que, justement, tout, tant en nous qu'autour de nous, se trouve marqué au sceau du partiel, du manque, de l'esquisse, de la béance en quête de complément(s).
Tout est incomplétude, jusqu'au langage "sacré" des mathématiques (ainsi que l'a prouvé, au XXe siècle, l'immense logicien autrichien Kurt Gödel)







P. Laranco.

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