jeudi 4 juillet 2013

Un poème de Patricia LARANCO.

Le corps est solitude, il est
dedans son enceinte de peau.
Ni répit ni rémission dans son isolement îlien.
Il a beau se remémorer l’âge où il était contenu
dans une niche de chaleur et d’eau où il fusionnait 
avec un autre corps plus grand qui peu à peu le construisait,
le faisait surgir du Rien dans une pénombre d’étang,
il sait ce qu’il est devenu :
monade que l’espace vêt,
nomade passager transi,
glacé par la vague du temps,
forteresse de nostalgie dont les chairs lentement
rancissent,
demeure trop longtemps fermée défendue par des volets clos
où s’accumulent les odeurs de confinement, faisandées,
avant-coureuses du pourrir.


Patricia Laranco.





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